Angenor de Oliveira, plus connu sous le
pseudonyme Cartola, était un compositeur de samba né le 11 octobre
1908, décédé le 30 novembre 1980 à Rio de Janeiro.
Le surnom
Cartola veut dire en français chapeau claque. Ce sont ses collègues
maçons qui l'ont appelé ainsi à cause du petit chapeau rond qu'il
portait pour éviter que le ciment ne durcisse ses cheveux. Cartola est
considéré comme l'un des plus grands compositeurs brésiliens, mais la
musique ne lui a pas apporté la fortune. Pour survivre, il a exercé
plusieurs petits boulots. Durant ses heures libres, il se consacrait à
ses deux passions: le carnaval et la musique.
En 1928, alors
qu'il n'a que 19 ans, Cartola crée l'école de samba Estação Primeira de
Mangueira, une des plus populaires du Brésil. C'est lui qui a choisi les
couleurs de l'école: le vert et le rose. Quand les gens lui faisaient
remarquer que ces couleurs n'allaient pas du tout ensemble, il
répondait: "Mais enfin, le vert est la couleur de l'espoir et le rose
celle de l'amour. Est-il possible que l'amour n'aille pas avec l'espoir ?
"
Dans les années 1930, il signe plusieurs compositions pour
des chanteurs célèbres tels que Carmen Miranda et Francisco Alves. En
1945, Cartola disparaît complètement de la vie artistique de Rio.
L'alcool, les désillusions amoureuses et artistiques ont failli le
détruire. En 1950, le journaliste Sérgio Porto retrouve sa trace.
Cartola a 42 ans et il est devenu laveur de voitures. Petit à petit,
grâce à l'aide de Sérgio Porto, il revient sur la scène musicale de Rio.
En 1964, il ouvre, avec sa femme Dona Zica, le Zicartola, la première
maison de samba à Rio de Janeiro. Dans les années 1960, le Zicartola va
jouer un rôle fondamental dans la vie culturelle de Rio. Les plus
illustres sambistes y donnent des concerts, et la nouvelle génération
bossa-nova qui fréquente les lieux s'y nourrit de cette samba
traditionnelle.
La consécration de Cartola en tant que musicien
tarde à venir. C'est seulement en 1974, à 65 ans, qu'il enregistre son
premier disque! En 1980, sa mort est pleurée comme il l'avait souhaité
dans l'une de ses chansons : par tout le monde de Mangueira au son du
pandeiro et du tamborim.
Cette mosaïque réalisée à la demande de Stéphane partira à Rio prochainement !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire